Comprendre le transmedia avec Plus Belle La Vie

Jeu en Réalité Alternée Plus Belle La Vie

Storify du réseau social Lovelooz, support du nouvel ARG proposé par Plus Belle La Vie

Que l’on aime ou non la série, le feuilleton TV n’est que la partie émergée d’un dispositif transmedia qui démontre son efficacité depuis 10 ans. Pour cet anniversaire, PBLV illustre ses capacités d’innovation transmedia par une 1ère expérience mondiale de synchronisation web/TV sur un feuilleton quotidien.

7 critères pour définir le transmédia

C’est un processus narratif éclaté sur plusieurs plateformes médiatiques numériques ou non, où les récits se complètent et ne sont pas redondants. Henry Jenkins, le théoricien du transmedia, le définit selon 7 critères que remplit et concrétise l’exemple de PBLV.

1. Extensibilité/ Creusabilité

appli second écran Plus Belle La Vie

narration augmentée via l’appli 2nd écran PBLV+

L’extension se définit comme la possibilité pour les fans de partager la fiction. C’est le cas notamment avec l’appli PBLV+, expérience second écran transmedia développé par Orange, disponible depuis 2013. Elle permet pendant la diffusion du feuilleton d’accéder à une narration augmentée, de disposer de contenus complémentaires pendant les « moments creux » de la narration, d’interagir avec des jeux, des interviews. Elle engage l’audience en sélectionnant les live tweets affichés en second écran.

La creusabilité peut s’illustrer par le dispositif  Plus Belle La Life avec possibilité de se créer un avatar, de suivre des aventures et jouer dans le monde virtuel en 3D de la série.

 

2. Extrabilité/Immersibilité

Recettes  PBLV

Livre de recettes de la série

L’extraction consiste à extraire un élément de la série et à se l’approprier. Par exemple, grâce aux livres de recette du Mistral, il est possible de goûter chez soi les plats du Mistral comme si vous étiez dans la série. C’est sur la base de cette extrabilité que les fans de manga créent et portent leur costumé dérivé d’un de leurs personnages adulés (le cosplay).

L’immersion consiste à pouvoir entrer dans le cœur de la série, le plus souvent au travers de sites internet très fournis. C’est le cas pour PBLV avec son site dédié, raccord avec son sujet ( potins, interviews etc.).

3. Continuité/Multiplicité

La narration du feuilleton s’effectue dans la continuité tandis que d’autres formats (cf spin off en prime time  Sur les quais) ou d’autres supports (livres) racontent une multiplicité d’histoires. Des collections dédiées narrent le passé soit du Mistral soit des jeunes personnages de la série.

4. Construction d’un univers

Depuis 10 ans, les auteurs ont crée un univers en soi avec sa ville, ses lieux, ses personnages récurrents, ses types d’intrigues, son ton et aussi ses débats sur l’actualité (mariage gay dans l’épisode du 12 juillet 2013, dépénalisation du cannabis le 3 mars 2014)

5. Sérialité

Les 2570 épisodes déjà diffusés, record pour un « feuilleton » français est l’exemple même d’une narration en série.

6. Subjectivité

série transmedia

un livre du personnage fictif Blanche Marci

Des personnages fictifs de la série apportent leurs points de vue subjectifs sur l’univers de PBLV au travers de blogs  (L’œil de Ninon, blog éponyme) ou de romans édités (3 livres de Blanche Marcy) dont ils sont les auteurs fictifs.

7. Performance

Ce sont les fans qui remplissent ce critère en comblant les ellipses temporelles ou les trous narratifs par des fan fictions ou en participant à des ARG (jeu en réalité alternée).

ARG 1

Pendant l’été 2012 et l’interruption de diffusion due aux JO de Londres, PBLV a proposé à ses fans un ARG pour se mobiliser contre l’implantation de caméras de surveillance sur la place du Mistral puis contre le hacker « Le Vigilant » qui s’en était emparé. Le point d’entrée du jeu était la vidéo ci-dessus diffusée anarchiquement au milieu des JT de France 3. 70 000 joueurs ont participé avec  90 000 vidéos You Tube consultées, 25 000 connexions sur la page Facebook du hacker fictif, 25 000 interactions et 9000 en simultané influant sur un épisode.

ARG 2

Pour la rentrée 2014 est proposée aux fans une nouvelle mission : participer au réseau social Lovelooz (site, Facebook, Twitter et Storify) pour influencer le destin d’un personnage et l’aider à gérer ses déboires amoureux. Le jeu durera 16 semaines. Les joueurs les plus actifs seront invités sur les lieux de tournage et proposeront en coulisses leur aide au personnage. La diffusion de l’épisode permettra de voir comment il aura ou non suivi ces « experts de l’amour ». C’est une 1ère mondiale en terme de synchronisation narrative entre web et TV pour un feuilleton de ce type.

Plus Belle La Vie, exemple transmedia à la française

La série illustre bien tous les critères qui définissent le transmedia d’après Henry Jenkins, une narration éclatée sur plusieurs supports, avec plusieurs points de vue, des points d’entrée variés et de multiples possibilités pour les fans d’interagir et de s’impliquer. Du fait de son audience (en moyenne plus de 5 millions de spectateurs quotidiens), elle dispose de moyens qui lui permette de tester des dispositifs innovants, là où on ne l’attend pas nécessairement.

 

3 Commentaires

Classé dans Transmedia storytelling

3 réponses à “Comprendre le transmedia avec Plus Belle La Vie

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