Storytelling anti-gaspi de la start up Optimiam

Accompagnant le printemps et ses jeunes pousses, voilà un premier exemple inspirant de start up au féminin. Lors de la Journée de la Femme Digitale 2017, Raodath Aminou a raconté comment elle a créé l’application Optimiam. Cette foodtech se déploie grâce à un storytelling anti-gaspi, mais gourmand, cohérent et maîtrisé. Voyons comment.

Storytelling anti-gaspi d’Optimiam : le début de l’histoire

Le storytelling d’une start up repose le plus souvent sur celui de son fondateur ou de sa fondatrice, qui, au début, est lié à la naissance de l’idée. Le challenge est ensuite que chacun puisse s’approprier cette histoire.

cofondatrice startup antigaspi Optimiam

Raodath Aminou, cofondatrice d’Optimiam

Celle-ci commence tranquillement au Bénin dans une famille d’entrepreneurs. La petite Raodath Aminou y grandit et suit ses études jusqu’au bac. Elle le décroche dès ses 16 ans. Puis, elle part pour Paris. Elle y obtient un diplôme de management de système d’information. La voilà engagée dans le rythme effréné du monde de la finance, à un poste clé qui exige une présence intense. Tant et si bien qu’elle se pose des questions sur son orientation et sa carrière.

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Quitte à travailler autant, elle commence à penser à créer sa propre entreprise. Mais comment ? Dans quel domaine ? C’est alors qu’elle postule et est sélectionnée pour le master en innovation et entrepreneuriat de l’école Polytechnique. Pour valider son master, il faut, dans un délai de 3 mois, soit trouver un stage en entreprise soit proposer un projet révolutionnaire que l’école accepte alors d’accompagner. Or Raodath ne veut plus retourner en entreprise classique. Et elle tourne en rond chez elle pour trouver ce fameux projet. Les jours passent, l’échéance s’approche à grand pas. Et toujours rien, aucune idée.

Le déclic du storytelling anti-gaspi

C’est alors qu’en décembre 2013, à J-4, Raodath sort de chez elle pour s’acheter à dîner avant la fermeture des magasins. Un vendeur de sushi accoste les clients pour proposer ses barquettes à moins 50 %, sinon il va être obligé de les jeter.

« Il lui restait des produits, il préférait les vendre moins cher plutôt que les jeter. Je trouvais l’idée géniale mais il fallait être là, à l’instant T, pour le savoir. C’est là qu’est né le projet d’un pont digital pour connecter ces commerçants confrontés à ces problématiques aux consommateurs des alentours. »

Le storytelling anti-gaspi va pouvoir se mettre en place. C’est une idée simple mais qui nécessite de multiples compétences : informatique, commerciale et marketing.

La quête

Le concept d’Optimiam est né. Il doit s’affiner et devenir visible. C’est le début du parcours de combattante de la start up, qui nourrit le storytelling anti-gaspi. Car, comme dans toute bonne histoire, il présente des défis à relever, des obstacles à franchir, des réussites comme de nouvelles étapes . En voici quelques chapitres non exhaustifs :

  • juin 2014 : présenter le projet à un hackhaton (Hack4France / Epitech) et le remporter
  • en accélérateur chez Startup42
  • 16 octobre 2014 : lancer l’appli, lors de la journée nationale anti-gaspi
  • concourir et gagner le prix startup innovante pour actifs urbains organisé par le journal 20 minutes avec à la clé l’équivalent d’un budget média de 300 000 euros
  • lever des fonds  pour un montant de 800 000 euros
  • Se faire élire start up BtoC de l’année en 2016 au salon Viva Technologie : 400 000€ de Publicité

Et toutes ces étapes ne se passent pas sans émotions :

 « J’avais peur quand j’ai quitté mon poste chez Rothschild. J’avais peur quand j’ai démarré OptiMiam. Mais cette peur, je l’ai transformée en adrénaline. ».

Début 2017, la jeune pousse continue de se développer et les challenges sont toujours aussi nombreux :

  • la montée en puissance avec environ 150 000 utilisateurs, 500 points de vente concernés,
  • la bataille anti-gaspi avec 25 tonnes de nourriture sauvée
  • le management d’une équipe de 15 personnes, une communauté d’ambassadeurs
  • l’amélioration des fonctionnalités de l’application, Optibox, livraison …
  • le désir et la nécessite de s’ouvrir à l’international
  • la préparation de la deuxième levée de fonds

Comme pour toute start up en situation constante d’accélération, le storytelling d’Optimiam est en cours et continue de s’écrire. Mais d’ores et déjà, l’application a trouvé un public dans l’univers très compétitif de la foodtech.

Quels principes de storytelling en retenir ?

storytelling-startup

Pour communiquer efficacement autour d’une start up, 4 types d’histoires se présentent isolément ou se croisent. Quel que soit le modèle choisi, pour rencontrer son public, il faut respecter quelques principes :

  • construire une narration qui donne du sens : en l’occurrence, Raodath Aminou sait imager son projet avec l’histoire du vendeur de sushi et l’inscrire dans une problématique qui nous touche tous
  • être authentique (l’histoire sushi est du vécu) et cohérent (on la retrouve dans l’accroche du site etc.)
  • ajouter la juste dose d’émotionnel ( le sentiment d’empathie devant le gâchis, mais aussi devant la « peur » de la fondatrice)
  • valoriser les ressources humaines (équipe et ambassadeurs)
  • rendre l’histoire interactive et participative sur les réseaux sociaux, mais aussi dans la vie réelle par ses opérations imaginatives de street marketing
  • le démultiplier sur un maximum de support : page Facebook, financement participatif sur KissKissBankBank pour un achat très précis (triporteur frigorifique)
  • l’inscrire dans la durée : c’est-à dire pouvoir le projeter dans le futur
  • et aussi savoir investir dans la communication pour gagner la bataille de l’attention (plus de 300 000 euros en média + 400 0000 euros publicité).

Il ne me reste plus qu’à souhaiter la poursuite d’une belle réussite à Optimiam, sa cofondatrice et son équipe. Si vous aussi, vous avez une belle histoire à partager, n’hésitez pas à en faire part dans les commentaires. Et si vous n’avez pas la plume facile pour raconter votre histoire ou pour lever des fonds, contactez moi ici. Bonne journée à toutes et tous !

 

 

 

 

2 Commentaires

Classé dans Gourmandises

2 réponses à “Storytelling anti-gaspi de la start up Optimiam

  1. Catherine Lacoste

    Miam! Je me suis régalée à la lecture de cet article de storytelling😊

  2. Pingback: 5 conseils pour raconter son histoire de startup | TasteTelling

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